Publié dans Le Matin décembre 2012.
Imaginez le scénario : le père a eu à l’esprit d’envoyer son fils sur notre terre. Pour faire savoir, un jour, que le fils en question, n’est pas n’importe qui, une femme, toujours vierge, a été choisie. Manque de pot, faute de place, elle doit accoucher dans la partie réservée aux bêtes dans un caravansérail de Béthléem. Les bergers ont vu l’enfant et ils en eurent une étoile qui guida aussi de grands mages auprès de lui. Après 30 ans de vie dite cachée, le fils, Jésus de Nazareth, se mit à parcourir son pays : paroles et récits, appels, conversions, guérisons, confrontations avec les autorités religieuses, constituent la trame du drame. A Jérusalem, piégé par les religieux, en complicité avec l’occupant romain, il est crucifié, à trente trois ans, entre deux bandits. Scénario raté ? Pour sûr, il n’y a pas de divine intervention surprise avec des légions d’anges et d’archanges sauvant le supplicié avant le coup de lance final. Abandonné. Il a eu pourtant le temps, la veille, sentant sa mort approcher et constatant la désunion des disciples – Judas et certains autres qui cherchent les premières places sont autour de la table – de poser un geste incroyable. Devant la violence à venir, au cours du repas, il a précipité son corps dans le pain et son sang dans le vin. Ainsi, la mémoire de lui, ressuscite-t-elle d’âge en âge. C’est ainsi que je peux vous raconter cette histoire. Le scénario a fait débuter le récit en question lors de la fête de Noël, qui veut dire « nouveau ». Nouvelle lumière, le soleil renaissant, un nouveau-né, une promesse de vie mémorable après la vie. Ne ratons pas le scénario du 25 décembre dès le 24 à minuit, la séquence peut nous permettre de nous refaire à neuf ! Joyeuse Nouveauté, joyeux Noël !