Le Christ a disparu ! Ascension : game over ? Maxime Morand Le Matin. L’invité du jour.

Quarante jours après sa résurrection, après différentes apparitions, il finit par décoller devant ses disciples désorientés. Le Christ a disparu depuis bientôt  2000 ans. On le cherche toujours. A dire vrai, l’affiche de son avis de recherche paraît de plus en plus effacée. En Europe, que sera le christianisme dans 20 ans ? Une secte minoritaire ? Un mouvement identitaire de couleur sombre ? Des communautés désertiques et dispersées en chemin vers une terre promise toujours promise ? Une façon d’être de droite avec une morale bleue royale au-dessus de la ceinture, une façon d’être de gauche, la fleur au fusil, le pétard aux lèvres ?

Qui est cet homme-là qui nous donne congé aujourd’hui ? Il nous fait chausser d’incroyables converses : conversion de l’image de Dieu, il l’appelle : « Notre Père ». Conversion de l’image de la famille, seuls ceux et celles qui font la volonté de son Père font partie de la famille, le lien du sang étant dépassé. Puis vers la fin, au dernier repas, sentant l’angoisse de sa mort proche, voyant ses disciples se disputer les premières places et Judas ruminer sa trahison à la même table, Il se précipite alors dans le pain : « ceci est mon corps » et dans le vin « ceci est mon sang ». « Faites ceci en mémoire de moi ! ». Ainsi est-Il toujours présent parmi nous. Vous n’êtes pas croyant ? Et alors ? Nous prenons congé d’un homme qui nous donne le casse-croûte du voyage sur la terre. La parole, le pain et le vin de la mémoire vive. Se retrouver, ensemble, avec foi ou sans foi, dans le pain partagé, la coupe échangée, avec les paroles du don de soi, c’est aussi une ascension, une libération, un décollage pour voir sa vie autrement. Et l’esprit, à Pentecôte, dans dix jours, viendra donner l’allégresse d’un langage qui parle toutes les langues : l’amour de l’amitié. Bon congé

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