La rentrée, la reprise, la crise. Et le bonheur ? Maxime Morand Le Matin. L’invité du jour..

Tant crie-t-on après la rentrée et la crise, qu’elles finiront bien par arriver ! Le bonheur s’est-il ensablé dans les vacances passées ? Vacare : faire le vide, nous nous sommes vidés la tête…pour en ramasser plein la gueule dès la fin août ? La reprise et la crise, quelles perceptions ? Devrons-nous nous confronter sans arrêt aux difficultés, comme si la vie était une bagarre pour plus de vie à consommer ? Peut-être, pouvons-nous convoquer un autre regard sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde. Laissons le bonheur arriver jusqu’aux yeux. Reprise, se reprendre en mode « étonnement ». Oser l’humour de la vue panoramique chassant la peur paralysante. Il y a des « à-côtés » des problèmes et il y a toujours un « après ». La vie c’est aussi un regard qui s’éveille. Un tel regard serait une belle reprise !

Vous allez poser ce journal, respirer un bon coup et faire monter, dans la cheminée de votre corps, la jubilation d’exister. Chasser les mots gris, comme le ramoneur enlève la suie pour laisser passer la flamme. Etre content d’habiter avec soi avec bonheur. Ne plus laisser passer les toxines des mauvaises nouvelles. Passer de toxique à tonique. Vous imaginez que je vous invite à une béate méditation ? Il semble que la « méditation » ait eu d’abord une composante militaire. Les légions romaines, lorsqu’elles avançaient sur le champ de bataille, s’arrêtaient sur un signal, les légionnaires, debout, bien campés sur leurs pieds, restaient sans bouger, dans un  formidable silence. Puis, sur une injonction, les légions fonçaient sur l’ennemi.  Ce moment de grand calme permettant à chacun de fortifier sa pugnacité. La reprise, la crise, en face ? Un grand moment pour descendre en soi-même. Bonne rentrée.

 

Le Matin, août 2012.

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